La science, la cité

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Mot-clé : sociologie des sciences

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Atelier "Nouveaux rapports des chercheurs aux publics" le 29 avril

Le C@fé des sciences est partenaire du colloque international "Le numérique éditorial et sa gouvernance : entre savoirs et pouvoirs" qui se déroulera à l'Institut national d'histoire de l'art (Paris) du 28 au 30 avril. Nous sommes heureux d'avoir contribué à mettre sur pied ces journées qui devraient être riches de présentations et d'échanges, autour de l'édition numérique, de la démocratie scientifique, des réseaux de savoirs, de la formation en ligne…

Colloque INHA

J'attire en particulier votre attention sur l'atelier "Nouveaux rapports des chercheurs aux publics" que j'animerai le jeudi 29 de 11h à 13h. Je recevrai Ghislaine Chartron (CNAM, INTD), Bastien Guerry (Wikimédia France), Olivier le Deuff (Université Lyon 3 et Prefics), Alexandre Moatti (Conseil scientifique du TGE-Adonis) et Joëlle Zask (Université de Provence) pour tenter de comprendre comment les réseaux sociaux, la publication en ligne, les plateformes de partage et les blogs — bref, le web 2.0 — transforment l'accès du grand public à l'information scientifique, l'organisation de la communauté des chercheurs et son rapport aux tutelles.

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À lire ailleurs : Callon et Latour, nouvelle étude sur les blogs de sciences

Mes frappes bloguesques sont de moins en moins chirurgicales et s'éparpillent de plus en plus autour du présent blog, qui reste malgré tout mon centre de gravité. Ainsi, j'ai publié cette semaine deux billets que je vous invite à lire ailleurs :

  • sur le blog collectif du Pris(m)e de tête, je propose une introduction à la théorie de l'acteur-réseau de Latour et Callon, pour tous ceux qui en ont encore une idée assez floue ou ne voient pas trop quel fut leur apport spécifique par rapport à d'autres sociologues des sciences. J'aime beaucoup le titre de ce billet, et je remercie la blogueuse en chef Marine de l'avoir trouvé : "Un monde de réseaux"

Bonnes lectures !

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Histoire et sociologie de l'agriculture intensive et de son expertise

Depuis un certain temps que mûrit le projet d'entretiens filmés avec des chercheurs en philosophie, histoire et sociologie des sciences, je suis heureux d'annoncer enfin la naissance de la web TV "La science telle qu'elle se fait". C'est une initiative signée Deuxième labo, en partenariat avec deux doctorants de l'université de Strasbourg (Alexis Zimmer et Nils Kessel). Vous pouvez vous abonner pour recevoir les nouvelles vidéos dès leur mise en ligne (flux RSS / podcast iTunes), mais soyez assurés que j'en publierai également un certain nombre sur ce blog.

Première chercheuse à se plier à l'exercice, l'historienne Nathalie Jas (Université d'Orsay/Inra) nous raconte ci-dessous comment en est-on arrivé à l'agriculture moderne et quel a été le rôle de l'agronomie dans ce développement, puis discute le statut de l'agriculture biologique et des pesticides avant d'aborder la question de l'expertise en science.

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Qui connaît les conférences de citoyens ?

Ceci est un billet paru sur mon nouveau projet de blog collectif, STS en action, destiné à la communauté de recherche en Science, technologie, société. Je le republie ici en guise de produit d'appel mais aussi pour vous faire patienter : je déménage demain (à quelques kilomètres seulement, certes) et donc je risque de ne pas avoir un accès facile à Internet les premiers temps. Merci de votre patience !

Cela ne fait-il pas des années que la communauté STS française travaille et publie sur la notion de "conférences de citoyens" (y compris encore récemment dans la revue Nature) ? N'a-t-on pas eu une conférence de citoyens sur les OGM, puis sur le réchauffement climatique, les nanotechnologies… ? La Fondation Science citoyennes, à laquelle participent des historiens et sociologues des sciences comme Christophe Bonneuil, ne milite-t-elle pas activement en faveur de ce mode de participation du public ?

On pourrait donc croire que les conférences de citoyens font partie du bagage indispensable de tout scientifique ou décideur de ce pays. Que nenni. Si les États généraux de la bioéthique qui se déroulent actuellement y ont fait appel, c'est presque en raison d'un sacré concours de circonstances. Jean Leonetti, le président du comité de pilotage des États généraux, raconte dans Le Monde :

Nous ne voulions pas que ce débat soit confisqué par les experts, les politiques ou les lobbys. Nous voulions faire intervenir les citoyens mais nous ne savions pas sous quelle forme. Un jour, dans un débat, Noël Mamère a évoqué les méthodes scandinaves des panels citoyens. Je suis allé le voir à la fin de notre échange, nous avons discuté et cette idée a finalement été retenue.

encore, c'est presque un échec collectif de la communauté des STS, qui n'a pas réussi à publiciser suffisamment son travail. À moins qu'il faille retenir que le politique (ici, Noël Mamère) reste le dernier maillon, indispensable à l'action ? À méditer…

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Dissémination des idées en science (suite)

En janvier 2007, je discutais un modèle de diffusion des idées en science proposé par l'Office of Scientific and Technical Information américain et inspiré des modèles mis au point pour décrire la diffusion des maladies. Il montrait sur une série de cas (prion, théories des cordes ) comment la probabilité et l'efficacité de contact entre chercheurs permet de diminuer le temps nécessaire au développement des connaissances (ou en tous cas, le temps nécessaire à  la contamination des chercheurs par une nouvelle idée), sur un schéma très proche de la mémétique.

Ce travail n'était que préliminaire et les auteurs ont depuis perfectionné leur approche, au point de la publier dans la revue Scientometrics. Rien de très différent dans cette publication, si ce n'est un point sur lequel ils ont à  mon avis progressé. Je leur faisais en effet le grief d'être trop focalisé sur le modèle épidémiologique (susceptibilité -> exposition -> infection -> résistance) et d'en oublier les facteurs environnementaux. En effet, on peut considérer que les recherches sur le prion auraient pu plafonner vers les années 1990 grâce à  un meilleur paramètre "exposition à  la théorie des chercheurs susceptibles", au lieu de démarrer à  peine, mais ce serait oublier que l'essentiel de cette recherche s'est développé quand le besoin politique s'en faisait sentir avec la crise de la vache folle !

Dans la nouvelle version de leur travail, Bettencourt et ses collègues prennent en compte cet aspect de deux façons, en considérant que :

  • des facteurs externes peuvent alimenter le réservoir des scientifiques susceptibles d'être exposés à  la nouvelle théorie (plus fort recrutement lié à  une réussite ou un intérêt soudain)
  • la productivité des chercheurs, c'est-à -dire le nombre de publications supplémentaires par recrue, change en fonction du contexte (plus le volume de financement est élevé plus il sera facile de mettre les nouveaux entrants au diapason et de les faire publier).

Ils montrent ainsi comment la productivité des chercheurs croît avec la masse dans les domaines théoriques et technologiques (nanotubes de carbone, informatique quantique, théorie des cordes) alors qu'elle décroît dans les domaines des sciences biomédicales ! Ceci s'explique à  peu près par le fait que dans ces derniers domaines, le coût associé à  chaque recrutement (équipement, infrastructure, formation) est très grand par rapport aux sciences théoriques. Mais alors la pôle position des nanotechnologies est une "anomalie", qui s'explique par l'énorme attention médiatique et politique qu'elles reçoivent. Une confirmation plutôt inattendue, s'il en fallait

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